Etudes marketing/opinion : qu’apporte l’acquisition de poll&roll aux projets de Madeinvote ? - Premium

Rapprochement dans le secteur des études d’opinion, entre deux acteurs basés à Bordeaux : la société Madeinvote vient d’acquérir 100% du capital de poll&roll, pour un montant tenu confidentiel. Possible que l’affaire se serait faite même sans les hasards et les coïncidences qui émaillent le récit. À quelques jours jours près, les deux entités ont chacune vu le jour en juillet 2016. Quand la première, créée à Paris, déménage et s’installe à Bordeaux, elle pose ses valises au sein de la pépinière éco-créative des Chartrons et trouve la seconde parmi ses nouveaux voisins. Mais l’union qui vient d’être conclue ne tient pas qu’à l’âge commun et à la proximité géographique. « Il y a un peu moins d’un an, Thomas [Naude-Filonnière, président et actionnaire majoritaire de poll&rool, ndlr] souhaitait vendre. Avec son associée Jennifer [Chapelot, directrice générale et actionnaire minoritaire, ndlr], ils ont mené un roadshow de vente complet et rencontré plusieurs dizaines de personnes. C’est un choix réfléchi, qui repose sur le projet post-intégration. Leur produit va continuer à être développé, leur plate-forme sera toujours une pièce maîtresse », raconte Guillaume David, président et actionnaire majoritaire de Madeinvote.Sa société est spécialisée dans les solutions d’études marketing et d’enquêtes, avec une particularité. « Notre expertise repose sur le social sampling, c’est-à-dire l’échantillonnage sur les réseaux sociaux. C’est une solution complémentaire à celle des panels, qui sont parfois sous-dimensionnés en termes de représentativité. Nous nous appuyons sur la méthodologie de publicité des grands acteurs du secteur comme Meta, TikTok, Linkedin, que nous détournons pour amener les cibles à s’exprimer sur un sujet qui les concerne. Cet ultra-ciblage permet de constituer un échantillon représentatif », expose-t-il. « Parmi nos premiers clients, il y avait beaucoup d’acteurs de la ville, tels que des bailleurs ou des mairies. Depuis, les choses ont pas mal changé et nous adressons aussi des grands groupes, des sociétés du CAC40, dans les domaines du retail, du sport, de la food, du luxe… Nous avons des verticales avec les banques et les cabinets de conseil. Egalement avec les instituts d’études marketing, qui sont une autre verticale importante pour nous, en termes de chiffre d’affaires mais aussi de crédibilité de la méthode », estime-t-il. Parmi les clients, des acteurs régionaux comme Cultura, Pichet, Sud Ouest, Partedis ou encore Delpeyrat, mais aussi des références telles qu’Hermès, Canal , Heineken, Decathlon, McDonald’s, Lidl, Ipsos ou encore l’Ifop…L’intelligence artificielle pour sublimer l’intelligence humaine« Interroger des audiences et des cibles qu’il n’était historiquement pas possible de questionner, apporter la lecture inédite d’un marché, c’est la force de l’échantillonnage sur les réseaux sociaux, argumente le dirigeant, mais on avait constaté le besoin d’automatiser beaucoup de choses », tempère-t-il. « Je préfère que mes insight managers réfléchissent aux problématiques de nos clients plutôt que de devoir réaliser certaines tâches à faible valeur ajoutée. Pour ces dernières, il est possible de recourir à l’offshoring [ndlr : délocalisation], mais je n’y trouve pas mon compte. Je préfère automatiser la production des études d’opinion. poll&roll apporte ça à nos équipes, ainsi qu’à nos clients, qui pourront réaliser en autonomie des études poussées, mais avec un véritable accompagnement. Avec Thomas, on a beaucoup travaillé à l’intégration de l’intelligence artificielle générative. Celle-ci vient nous alimenter et apporte beaucoup de pistes de réflexion. Mais lorsque l’IA analyse, elle a du mal à nuancer par rapport aux objectifs de l’étude, à donner du relief. C’est l’intelligence humaine qui donne la profondeur d’analyse ». La plate-forme commune est ainsi « boostée à l’IA », avec notamment « un éditeur intuitif de questionnaires » ou encore « un dashboard d’analyse puissant et automatisé ».Ainsi l’acquisition de poll&roll vient-elle compléter le puzzle mis en place depuis sept ans par Madeinvote. « Les études vont ainsi être plus rapides, plus agiles mais aussi plus précises », argumente Guillaume David. « Nous allons aussi pouvoir faire des études sur des fichiers clients et sur des panels. Avec la fusion, nos clients auront plus de choix sur la source des données et pourrons ainsi hybrider », se projette le CEO. Le nouvel ensemble regroupe ainsi 40 salariés parmi lesquels la trentaine de personnes de Madeinvote dont Thomas Naude-Filonnière devient associé. « L’objectif est d’atteindre une taille critique sur le marché. Cela passe notamment par l’effectif, le niveau de chiffre d’affaires et de résultat, le nombre de clients aussi », énumère le patron de Madeinvote. Et de préciser : « on était tous les deux sur des croissance fortes, qui permettaient chaque année au minimum de doubler l’activité », rappelle le dirigeant, qui reste néanmoins discret sur le chiffre d’affaires actuel. « On veut continuer sur ce rythme et atteindre assez rapidement entre 10 et 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. poll&roll était rentable, madeinvote pas encore, on va le devenir à brève échéance », prophétise-il.MadeinvoteSAS créée en juillet 2016Siège social : BordeauxEffectif (après fusion avec poll&roll) : environ 40 personnesCA : NC

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